Retour de Tindouf

vendredi 17 mars 2023
par  Francois Sauterey
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Alors que les Sahraouis fêtaient le 47èanniversaire de la création de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), une cérémonie de "jumelage", la signature d’un protocole d’amitié et d’entraide entre la municipalité d’ Ivry et de Mejik était organisée ce 27 février 2023.

Signature de l’accord d’amitié et d’entraide

(voir le flyer )

A cette occasion, l’Association des Amis de la République Arabe Sahraouie

Démocratique (AARASD) organisait une mission de découverte de la réalité sahraouie.
Et quelle découverte !

Nous avons été merveilleusement accueillis, dans une Khaïma (« tente » ) comme les Sahraouis continuent d’appeler leurs habitations, bien qu’elles soient maintenant en dur... ou presque !
Au fur et à mesure, les tentes de nomades sont devenues des tentes du HCR, puis des maisons en banco (brique de terre, très efficace pour la régulation thermique, mais qui a un gros défaut : fondre lors des rares pluies !). Aujourd’hui, après avoir construire en tôle (pas bon du tout pour la température !), puis en parpaing , des maisons en brique rouge commencent à naitre.

Je conserverai un souvenir ému de cette famille, Manouha, sa sœur Uelya, son frère Jack (grand spécialiste du thé !) et leur mère qui nous a raconté sa vie, si simplement, cette famille qui nous a ouvert sa porte, nous a nourrit pendant 10 jours ! (et suis certain de pouvoir associer à cette émotion mes 4 colocataires) !
Et comment ne pas dire un mot de Mamouni, notre traducteur-guide-protecteur, qui nous appris la valeur du temps ("pas vraiment capital"). Mamouni, toi non plus je ne t’oublierai pas !

Si nous connaissions la situation de manière "livresque", rien, vraiment rien, ne nous avait préparé à ce que nous avons appris.
Un peuple coincé entre deux injonctions : préparer son retour, car c’est qu’il souhaite au plus profond de lui-même, mais en même temps, essayer de vivre aussi correctement que possible, là où il est.

Où est-il ?
Pour l’essentiel, les Sahraouis vivent dans des campements installés en face du Sahara Occidental, au cœur du Sahara algérien.

Là, rien ne pousse, pour une raison simple : c’est qu’à l’exception de quelques petits oasis, il n’y a pas d’eau.

Une bâche (réservoir d’eau)

l’essentiel de la nourriture provient du HCR, l’eau suivant le campement est livrée par pipeline, sinon, par camion citerne hebdomadaire.
À Mejik, l’eau est disponible 3 jours par mois pour remplir des "bâches"...
Et électricité provient de l’Algérie...
Bref, nous avons découvert un peuple sous perfusion constante, malgré une petite industrie naissante (pisciculture ; élevage de poules...).

Nous avons aussi découvert la place très importante des femmes dans le fonctionnement de la cité. Par exemple, dans les campements, 3/5 des maires sont des femmes. Et même s’il peuvent paraître encore faible, il y a des quotas de femmes dans les instance du Polisario.

Partout le même discours, la même demande : brisez le mur du silence imposé par le Maroc, aidez nous à imposer le référendum d’autodétermination promis par l’ONU en 1991 en échange d’un cessez le feu. Les Sahraouis ont tenu leurs engagement : le cessez le feu est en vigueur... jusqu’à aujourd’hui, mais de référendum, point.
C’est pourquoi, le dernier congrès du Polisario a décidé le reprise des combats, pour contraindre l’ONU à rouvrir le dossier.
Reprise compliquée par le rapprochement, la normalisation entre le Maroc et Israël, qui fournit de très nombreux drones à l’armée marocaine.
Cette mission nous oblige : nous nous devons de tout faire pour biser non pas un plafond de verre, car les Sahraouis n’en sont pas là, mais à briser le plancher de fer sous lequel ils sont cachés !

Ce Maroc, qui maintient en détention 43 militants Sahraouis dans des conditions indignes : droit de visite restreint, quand ils ne sont pas tout simplement et sans

raison, refusés, accès aux soins limités. Nous étions accompagné par Claude Mangin-Asfari, femme de Ennaama Asfari, prisonnier politique condamné à 30 ans ! Claude n’a pas le droit de posé le pied au Maroc et ne peut donc pas voir son mari... elle a (parfois) le droit à 5 minutes au téléphone ! Claude, nous avons trouvé en toi une femme forte qui refuse d’abandonner le combat, pour la liberté de ton mari, pour la liberté du peuple que tu as adopté... Nous serons à tes cotés.

Car hélas pour les Sahraouis, ils y a aussi de sacrés enjeux économiques : des mines de phosphates dont les minerais sont expédiés dans le monde entier (essentiellement vers l’Inde, le Mexique, la Nouvelle-Zélande), et la revente de droits de pêche.

En tant que coPrésident du MRAP, en charge des questions internationales, je vais tout faire, pour que l’on parle de la question du Sahara Occidental en France dans un autre sens que celui souhaité par le Maroc.
J’ai déjà pris des contacts pour organiser des colloques au Sénat et à l’Assemblée Nationale (non, en même temps, on va attendre que la séquence actuelle soit terminé, en bien j’espère !).
Je serai présent, autant que faire ce peut dans toutes les initiatives pour la défense des Sahraouis, telle que la manifestation du 18 mars 2023 au Trocadéro

ou je suis intervenu au nom du MRAP

Mon intervention lors du rassemblement du 18 mars 2023 pour les prisonniers politiques Sahraouis

.

Aujourd’hui, privés de tout, les Sahraouis n’ont qu’une exigence, qu’une revendication : que soit enfin organisé le référendum !
[| La badil, La badil an tagrir almasir ! |]
(pas d’autre solution que le référendum)


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Flyer

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