Interventions du SNRT-CGT et du SNJ-CGT de Radio France

samedi 1er février 2020
par  Francois Sauterey
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La CGT de Radio France est intervenu par toutes ses voix ce jeudi 30.
D’abord le SNRT-CGT (son syndicat) puis le SNJ-CGT, ses amis.

La CGT Radio-France, à deux voix

Indispensable pour nous, estimée et respectée pour d’autres, Catherine comptait pour tous. Elle s’en est allée sans rien dire mais en se battant pour elle, pour nous, pour Radio France et pour l’idée d’un service public de qualité.

Elle nous a tous marqué par son indéfectible soutien aux personnes et aux causes qu’elle a défendues avec intelligence et efficacité. Celles et ceux qui ne la connaissaient pas, quand ils la rencontraient pour leur propre cause étaient frappés par son expression calme, ferme et argumentée dans les instances. Tous y trouvaient déjà un rétablissement dans leu - Documentaliste, amie, rs droits, ils y puisaient la force de se battre.

Pour nous son avis était toujours attendu, parfois dérangeant, mais être dérangés par Catherine bien souvent redonnait du sens au mot « syndicalisme ».

Pour moi elle a été une collègue en or, son excellence professionnelle, sa disponibilité, sa rigueur étaient des repères. Pendant plus de 30 ans, chaque jour nous étions contentes de nous retrouver au travail, elle toujours ponctuelle moi souvent en retard. Nous avons beaucoup ri ensemble, nous avons avancé ensemble, nous nous sommes soutenues, nous avons cherché ensemble plus de justice chacune à notre façon. Elle connaissait mes réserves, je connaissais ses élans et nous nous faisions notre idée. Elle était une amie discrète et indispensable.

Complices c’est un beau mot et je crois qu’il nous allait bien.

Catherine Bourdet


Avec Catherine ç’a a été plus de 35 ans de complicité dans la lutte, au début, il faut bien l’avouer, dans un autre syndicat que la CGT, et que nous avons fini par quitter.

Elle avait le souci constant de la recherche de l’unité, dans le fatras des points de vue qui s’affrontaient, aussi bien dans les débats syndicaux, et il y en a eu de houleux, que dans les instances et plus généralement dans les débats d’idées. Son souci de la démocratie et son respect des autres était sa caractéristique principale et ce qui faisait sa force, ainsi qu’une puissance de travail qui ne s’est jamais démentie. Elle a été longtemps, en plus d’autres responsabilités syndicales, une secrétaire historique du CHSCT de la radio à Paris Île de France, et il était toujours très intéressant de la voir avancer des positions de classe face à la direction, avec logique, fermeté, précision et douceur.

Catherine avait l’exigence de l’idée et du mot justes, et partait en bataille amicale et amusée contre les envolées et débordements verbaux ou écrits de certains d’entre nous. Elle était une des (rares) plumes du syndicat, capable de rédiger en un trajet de bus de bord de Seine un brouillon de tract, une synthèse. Une écriture précise, un style sec (un peu trop parfois à mon goût) avec là encore le souci d’être comprise du plus grand nombre.

Catherine était quelqu’un de courageux, moralement et physiquement. Elle était de celles qui vont jusqu’au bout du parcours des manifestations, malgré le nassage policier et les gaz de « barbecue » comme elle aimait à les baptiser généreusement dispensés par les forces de l’ordre. Ce courage, elle aura fini par le mettre au service d’un combat non voulu, continuant à suivre jusqu’à la limite de ses forces celui qu’elle avait entamé avec ses camarades.

Pendant la (moins) longue grève de 2015, je m’étais mis à l’appeler ma « binômette », et me tournais souvent vers elle.

Aujourd’hui encore, après ces 2 mois de grève j’ai gardé ce réflexe, mais tu n’es plus là. Tu es sans doute un peu devant, pour aller au bout de la manif.

Jean-Matthieu Zahnd


Le SNJ-CGT

C’est quand les gens s’en vont qu’on regrette de ne pas avoir pris le temps de mieux les connaître. Catherine était d’une grande pudeur, elle n’aimait pas se mettre en avant. Jusqu’au bout, même dans la maladie, sa maladie, dont elle avait l’élégance de ne pas nous parler.

Merci François de nous avoir retracé la vie et le parcours militant de Catherine, que personnellement j’ignorais en grande partie, tous ses engagements avant Radio France et hors de Radio France. Un parcours qui force le respect.

Je découvre ainsi que nous avions un autre point commun, en dehors de Radio France et de la CGT : j’ai été moi aussi étudiant à Jussieu, quelques années après elle. Peut-être y avons nous croisé les mêmes profs, à quelques années d’écart, et parmi eux ceux qui m’ont donné à moi aussi le goût de l’Amérique Latine. Je regrette de ne pas avoir plus échangé avec elle sur cette passion et ses voyages dans ces pays latinos que je n’ai, pour ma part, pas encore eu la chance ni le temps de visiter.

Car Catherine, pour moi comme pour tous les journalistes de Radio France usagers de la documentation, c’était d’abord la documentaliste. Mon premier souvenir est une image, celle d’un sourire chaleureux et bienveillant qui vous accueillait à la documentation.
C’était à l’époque des archives papier, bien avant Google et ses algorithmes. C’était une documentaliste d’un grand professionnalisme. Elle prenait tout le temps nécessaire pour discuter et comprendre ce qu’on recherchait. Même quand, jeune journaliste, ce qu’on recherchait n’était pas forcément très clair pour nous-mêmes ! Ses conseils nous éclairaient et nous aiguillaient dans la jungle des archives de presse.
Elle était d’une grande patience avec nos demandes, même les plus saugrenues, pour dénicher les documents les plus pertinents. Parce qu’elle avait un vrai goût, un vrai intérêt et même une passion pour l’information, la presse, la matière qu’elle archivait et ce que nous faisions, nous journalistes ou producteurs, de cette matière. Elle était pleinement convaincue de l’importance de cette documentation pour la construction de nos reportages, de nos enquêtes, de nos émissions.
Aujourd’hui, alors que l’existence de la documentation d’actualité de Radio France est menacée, il faut se souvenir de ce qu’elle a toujours défendu : ce travail, c’est de l’humain avant tout, de l’humain qu’une machine peut aider mais qu’elle ne remplacera jamais vraiment. Tous les journalistes de Radio France qui fréquentent la documentation d’actualité regrettent Catherine et la saluent.

Bien sûr, Catherine c’est aussi l’élue et la militante. Une formidable camarade, avec qui il était agréable de débattre. Elle s’employait à convaincre avec l’argument juste. Elle a été, entre autre et pendant des années, une formidable secrétaire du CHSCT. Une femme à la fois ferme et douce. Douce avec les gens, à l’écoute, au service des salariés. Mais ferme sur les principes, d’un grand courage et d’une droiture exemplaire, reconnue par tous ses interlocuteurs.
Les journalistes de France Culture peuvent aussi témoigner du grand rôle qu’elle a joué avec le CHSCT quand leur rédaction traversait des moments de tension, et pour certains d’entre eux de souffrance.
Elle avait un profond attachement au collectif, toujours en recherche du plus grand dénominateur commun. En tant que responsable du SNJ-CGT, je ne peux que saluer son engagement dans la construction d’une CGT Radio France unie, au-delà des corporatismes, dont nous avons fait le premier syndicat de Radio France. Elle en était un des piliers.

Catherine était un exemple pour nous, militants. Elle laisse un grand vide. Mais dans les luttes à venir, quand ce sera dur, quand il faudra de la force, quand il ne faudra pas faiblir, nous penserons très fort à elle.

Lionel Thompson
Secrétaire général du SNJ-CGT Radio France


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